problème familial
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problème familial
ma nouvelle enfin finie
Une larme qui tombe lourdement sur le sol, voilà ce qui m‘a éveillée. J’ouvre alors les yeux, un voile rouge couvre ma vue. Je comprends alors ce qui m’arrive, une balle m’a touché, où ? Je n’en ai pas la moindre idée, impossible diront certains, mais c’est pourtant là, la vérité.
Clignant des yeux plusieurs fois, je lève mes mains vers mes yeux tout en me tournant sur le dos. Il faut avouer que ça n’a pas été très efficace puisque mes mains sont couvertes de sang. En rouvrant les paupières je vois le plafond de la cuisine. Je ne comprends pas comment je su que ce plafond était celui de ma cuisine, j’ai la tête complètement dévastée. Une chose, je suis certaine d’avoir une balle dans le corps, pas très bien placée d’ailleurs. Là, je n’ai que très peu de sensation de mon corps.
Je me rappelle, dans cette même cuisine, d’un homme qui braquait son arme sur moi, tandis que des larmes coulaient sur mes joues, ainsi je ne voyais pas son visage. Un second visage m’apparaît d’un souvenir apparemment plus lointain, un jeune homme brun, beau, avec le sourire, nous rions tous les deux dans un parc ensoleillé. Une chaleur me réchauffe le cœur pour se geler dans la seconde suivante. Je savais pourquoi je pleurais.
« Où est-il ?
Aie, j’ai mal, je ne sens plus ma jambe droite, mais ce n’est pas là que s’est logée la balle. »
Je tourne la tête pour voir s’il n’est pas étendu près de moi sur le sol de cette cuisine, rouge de mon sang, mes cheveux, mes vêtements en sont imprégnés. Je suis à demi rassurée, il n’est pas ici.
« Pourvu qu’il soit vivant. Je ne panique pas, je vais me lever et je vais le retrouver. Il doit bien être ici. »
Les sensations dans ma jambe reviennent, je m’assois alors pour ensuite me lever, prenant soin de ne pas me cogner contre la table. Je perds alors quelques mèches de cheveux qui s’étaient collées sur le carrelage avec mon sang séché.
« Je suis prise de vertige, j’ai du perdre pas mal de sang. »
Je passe devant le lavabo atteignant ainsi la porte qui mène au salon. J’ouvre la porte, tout en laissant une trace de sang sur la poignée, mais peu m’importent les traces de sang, je veux le retrouver, le plus vite possible, je veux qu’il soit vivant.
A ma droite, le canapé est retourné, à ma gauche, la télévision et le lecteur DVD sont toujours à la même place, je contourne alors la table de salon pour atteindre l’escalier. Je vois, depuis la fenêtre de l’entrée, sa voiture et la mienne sur le chemin du garage.
« Elles n’ont pas bougé, il doit donc être ici. »
Montant à l’étage avec une certaine difficulté, il me semble alors que je n’ai pas reçut une balle mais deux. Cette seconde balle m’a traversé le coté gauche. J’ai de la chance, le sang ne coule plus, je me demande alors comment je peux tenir debout. Je continue d‘avancer, une main sur le coté et l’autre contre le mur tout en répandant quelques traces sur mon passage.
« Je veux juste le voir vivant. »
J’arrive en haut, première porte à droite, notre chambre, complètement ravagée.
« Le tireur cherchait donc quelque chose, quoi donc ? »
La chambre est vide. Je prend donc la porte en face, stupéfaite, je vois une chambre de petit garçon, qui elle aussi a été fouillée. De nouveaux flash me prennent alors, une naissance, celle de mon fils, Nathan, puis mon mariage, Nathan dans les bras de son père. De nouveau, une flamme s’allume dans mon cœur pour disparaître ensuite.
« Où sont-ils donc ? »
J’atteins alors la salle de bain qui se trouvait face aux escaliers. Je veux les voir vivants. J’ouvre la porte, il n’y a personne.
Tombant à genoux, à cause de tant d’efforts, je me mords la lèvre pour ne pas crier, on ne sait jamais que le tireur soit encore là. Je ne sais pas combien de temps je suis restée inconsciente, mais déjà bien assez longtemps pour que le sang mêlé à mes vêtements coagule.
Je reprends mon courage, il reste une pièce que je n’ai pas visitée, la chambre d’amis. Cette pièce est en bas, derrière les escaliers, nous n’y allons pas très souvent. Je redescends alors les marches, contourne l’escalier et ouvre la porte. Cette chambre est très bien éclairée grâce à la baie vitrée qui donne sur le jardin. Le lit au centre n’est pas retourné, c’est donc quelqu’un que l’on connaît, pour savoir que nous ne cachons rien dans cette chambre, du moins, rien d‘important. Il est vrai, maintenant que j’y pense, que je connais ce type mais je ne m’en souviens pas clairement.
« En tombant j’ai du me cogner la tête un peu trop fort. »
Cherchant à comprendre, je perds la notion du temps, mon cœur continuant à battre uniquement dans l’espoir de trouver l’homme que j’aime et notre enfant. Essayant en vain de me rappeler du visage du tireur, je me souviens alors que mon mari était dans la cabane du jardin, avant sa venue. Passant par la baie vitrée, j’atteins la piscine en peu de temps, ma respiration se faisant de plus en plus saccadée avec mon cœur qui battait de plus en plus vite, me faisant ainsi de plus en plus mal. Ma plaie s’est rouverte, j’essaie de bloquer le flux de sang avec mon bras plaqué sur mon coté blessé. Relevant la tête vers la piscine, je vois un corps flotter dans l’eau, je ne peux retenir plus longtemps mes larmes et mes cris d’horreur, de douleur. Je ne peux y croire.
« Non, c’est impossible. »
Il me semble passer une éternité avant que je puisse recommencer à respirer. Mon corps est pris de tremblements, avec une voix que je ne reconnaissais pas comme la mienne, je hurlais.
« Pourquoi lui ? Non !
Nathan ! Non ! Nathan !!!! »
J’avance alors jusqu’au bord de la piscine, je le ramène vers moi. Je le sors de l’eau, il est froid, mon fils est mort. Je pris son visage dans mes bras, le sers contre moi, mouillant alors mes vêtements, ainsi mon sang recommençait lentement à couler.
« Oh Nathan, pourquoi? Toi qui étais si jeune, j‘aurai préféré mourir à ta place. »
Je vois un nouveau flash, qui n’a eu pour effet que d’augmenter ma tristesse et ma douleur, son dernier anniversaire, ses 6ans.
« Pourquoi m’enlever mon fils? Pourquoi ? »
Longtemps après, lorsque mes larmes se sont taries, je reprends conscience que mon mari est peut-être en train de mourir tout près de moi. Je ne supporterai pas de les perdre tous les deux.
Je me relève alors après avoir fermé les yeux de cet enfant qui m’était si cher, et me dirige vers la porte de la cabane, je vois des traces de sang.
Derrière cette porte, l’homme que j’aime le plus au monde est étendu, il avait perdu connaissance, une lame l’avait lacéré au niveau des cotes, son sang ne coule plus. Mon corps quant à lui, se fait de plus en plus douloureux, mais je m’en fiche, tout ce qui m’importe c’est la vie de ma famille et mon fils était déjà parti.
Il ouvre les yeux, grogne de douleur, mais arrive à bouger. Il me prend dans ses bras et m’embrasse. Ni l’un ni l’autre ne pouvions parler de notre enfant que nous savions mort. Aucun mot ne pouvait soulager la douleur de l’autre, mais il fallait réagir.
« Il est là pour la mallette » me dit-il,
« Il vient nous voler ce vaccin ! »
« Chut, ne bouge pas, j’essaie de nettoyer ta plaie » lui répondis-je en lui passant un chiffon propre et humide, que j’avais trouvé, sur sa blessure.
Ces quelques mots me rappellent alors ce que l’on cachait à la maison. Le vaccin le plus important au monde ! Il l’avait trouvé, il ne faut pas le perdre, pas après tant d’années de recherches et de tests. Ce vaccin va sauver des millions de gens, il va les sauver du SIDA.
« Est-ce qu’elle est en sécurité ? » lui demandais-je
« Oui, tu le sais bien, elle est déjà partie. »
Comme je ne réponds pas, il lève sa main vers l’arrière de ma tête, lorsqu’il la retire, on voit un filet de sang sur ses doigts.
« J’ai du me cogner trop fort » dis-je en faisant une grimace de douleur.
Je m’écroule alors à ses cotés, crachant du sang. Mon chéri se penche sur moi, en faisant la moue, il me dit :
« Le sang ne coule plus mais je ne peux pas t’enlever ta chemise, elle est trop mêlée à tes blessures, si je le fais, tes plaies se remettront à saigner. »
« Pourtant tu en meurs d’envi hein?! » lui répondis-je en essayant de faire un sourire qui ressembla plus à une grimace, sous l‘effet de la douleur qui se réveillait dans tout mon corps.
« Ma chérie il faut qu’on rentre appeler les autorités. »
Nous décidons alors de rentrer pour téléphoner à la police et aux pompiers. Mon amour me soulève pour aller jusqu’à la maison, mais c’est sans compter sur la présence du tireur, dans le jardin à 10m environ de nous.
Il me repose près de lui et me demande de partir, mais il n’en est pas question. Cet homme a le visage marqué de coups et la lèvre fendue.
Il braque son arme sur mon chéri et dit
« Tu n’es toujours pas décidé à me donner ce vaccin? »
« Non »
« Alors adieu »
Un coup de feu est tiré, puis un second.
Je ne sais pas d’où venait le second. Mon mari me soutient, il m’en veut certainement, je ne voulais pas qu’il meure. Est-ce un tort? J’ai déjà une balle dans le corps et une autre blessure due à la seconde balle. Non je ne voulais pas qu’il meurt, pas lui qui m’avait tout donner pour être heureuse. Pour ça, j’ai décidé que cette balle ne toucherait pas sa cible initiale, mais moi. Cette balle a donc traversé mon épaule gauche.
« Ne pleure pas »
M’entendis-je lui murmurer. Il me répondit alors,
« Non! Pourquoi as-tu fait ça? »
L’herbe que nous avons fait pousser dans ce jardin me parait fraîche puis humide et tendre, c’est mon sang qui coule encore, à cette vitesse je ne tiendrai pas longtemps.
« Je t’aime » lui soufflais-je alors.
« Non! Tu n’as pas le droit de me dire ça! Restes avec moi! Ne pars pas! Que ferai-je sans toi? Non! Restes avec moi! Vite! S’il vous plait, je vous en supplie faites quelque chose!! Sauvez la! »
De l’autre coté, à un mètre de mon fils, je regarde cet homme, que je connaissais plus que bien, mon frère. Il est allongé sur le sol, une balle dans la jambe, les menottes aux poignets. La police est là, voilà donc d‘où venait le second coup de feu. Mes cris ont du alerter les voisins, ainsi que les coups de feu.
Une larme coule alors sur ma joue, les sensations de mon corps disparaissent peu à peu. Mon corps est pris de spasmes, je tourne mon regard vers l‘homme que j‘aime. Je le regarde comme si c’était la première fois que je le voyais. Je veux que la dernière image que j’ai, soit celle de l’être qui m’est le plus cher au monde.
Je veux lui parler, mais l’énergie qui me tenait sans souffrir s’effondre.
J’ai mal, mais il faut que je lui dise, les mots ne sortent pas, je ferme alors les yeux, respire lentement et essaie à nouveau.
« N’ai pas peur… »
Je m’arrête et me mords la lèvre, pour ne pas gémir de douleur.
« …je serai toujours près de toi… »
Il faut que j’arrive à lui dire, aie, mon corps n’est que douleur… faite que ça s’arrête.
« Vis ta vie….
Sois heureux… Fais ça pour Nathan et moi s’il te plait. » Dis-je entre les spasmes de mon corps.
Il ne disait rien mais pleurait, je lui souris alors et lui dis une dernière chose. Une chose que je veux qu’il se souvienne et que je ne pourrai plus lui dire.
« Je t’aime »
Il me sert contre lui, pleure mais me répond
« Je t’aime aussi, ne me laisses pas s’il te plait, j’ai trop besoin de toi, je t’aime »
N’ayant plus d’énergie, je ferme les yeux tout en murmurant une dernière fois un « je t’aime » pour cet homme qui me pressait contre lui. Je sens alors vaguement d’autres mains me toucher, une piqûre au poignet, une autre au coude, puis plus rien.
Seule une phrase restera gravée en moi alors que je sombrais…
« Il n’est pas mort… »
Un problème familial
1ère partie
Une larme qui tombe lourdement sur le sol, voilà ce qui m‘a éveillée. J’ouvre alors les yeux, un voile rouge couvre ma vue. Je comprends alors ce qui m’arrive, une balle m’a touché, où ? Je n’en ai pas la moindre idée, impossible diront certains, mais c’est pourtant là, la vérité.
Clignant des yeux plusieurs fois, je lève mes mains vers mes yeux tout en me tournant sur le dos. Il faut avouer que ça n’a pas été très efficace puisque mes mains sont couvertes de sang. En rouvrant les paupières je vois le plafond de la cuisine. Je ne comprends pas comment je su que ce plafond était celui de ma cuisine, j’ai la tête complètement dévastée. Une chose, je suis certaine d’avoir une balle dans le corps, pas très bien placée d’ailleurs. Là, je n’ai que très peu de sensation de mon corps.
Je me rappelle, dans cette même cuisine, d’un homme qui braquait son arme sur moi, tandis que des larmes coulaient sur mes joues, ainsi je ne voyais pas son visage. Un second visage m’apparaît d’un souvenir apparemment plus lointain, un jeune homme brun, beau, avec le sourire, nous rions tous les deux dans un parc ensoleillé. Une chaleur me réchauffe le cœur pour se geler dans la seconde suivante. Je savais pourquoi je pleurais.
« Où est-il ?
Aie, j’ai mal, je ne sens plus ma jambe droite, mais ce n’est pas là que s’est logée la balle. »
Je tourne la tête pour voir s’il n’est pas étendu près de moi sur le sol de cette cuisine, rouge de mon sang, mes cheveux, mes vêtements en sont imprégnés. Je suis à demi rassurée, il n’est pas ici.
« Pourvu qu’il soit vivant. Je ne panique pas, je vais me lever et je vais le retrouver. Il doit bien être ici. »
Les sensations dans ma jambe reviennent, je m’assois alors pour ensuite me lever, prenant soin de ne pas me cogner contre la table. Je perds alors quelques mèches de cheveux qui s’étaient collées sur le carrelage avec mon sang séché.
« Je suis prise de vertige, j’ai du perdre pas mal de sang. »
Je passe devant le lavabo atteignant ainsi la porte qui mène au salon. J’ouvre la porte, tout en laissant une trace de sang sur la poignée, mais peu m’importent les traces de sang, je veux le retrouver, le plus vite possible, je veux qu’il soit vivant.
A ma droite, le canapé est retourné, à ma gauche, la télévision et le lecteur DVD sont toujours à la même place, je contourne alors la table de salon pour atteindre l’escalier. Je vois, depuis la fenêtre de l’entrée, sa voiture et la mienne sur le chemin du garage.
« Elles n’ont pas bougé, il doit donc être ici. »
Montant à l’étage avec une certaine difficulté, il me semble alors que je n’ai pas reçut une balle mais deux. Cette seconde balle m’a traversé le coté gauche. J’ai de la chance, le sang ne coule plus, je me demande alors comment je peux tenir debout. Je continue d‘avancer, une main sur le coté et l’autre contre le mur tout en répandant quelques traces sur mon passage.
« Je veux juste le voir vivant. »
J’arrive en haut, première porte à droite, notre chambre, complètement ravagée.
« Le tireur cherchait donc quelque chose, quoi donc ? »
La chambre est vide. Je prend donc la porte en face, stupéfaite, je vois une chambre de petit garçon, qui elle aussi a été fouillée. De nouveaux flash me prennent alors, une naissance, celle de mon fils, Nathan, puis mon mariage, Nathan dans les bras de son père. De nouveau, une flamme s’allume dans mon cœur pour disparaître ensuite.
« Où sont-ils donc ? »
J’atteins alors la salle de bain qui se trouvait face aux escaliers. Je veux les voir vivants. J’ouvre la porte, il n’y a personne.
Tombant à genoux, à cause de tant d’efforts, je me mords la lèvre pour ne pas crier, on ne sait jamais que le tireur soit encore là. Je ne sais pas combien de temps je suis restée inconsciente, mais déjà bien assez longtemps pour que le sang mêlé à mes vêtements coagule.
Je reprends mon courage, il reste une pièce que je n’ai pas visitée, la chambre d’amis. Cette pièce est en bas, derrière les escaliers, nous n’y allons pas très souvent. Je redescends alors les marches, contourne l’escalier et ouvre la porte. Cette chambre est très bien éclairée grâce à la baie vitrée qui donne sur le jardin. Le lit au centre n’est pas retourné, c’est donc quelqu’un que l’on connaît, pour savoir que nous ne cachons rien dans cette chambre, du moins, rien d‘important. Il est vrai, maintenant que j’y pense, que je connais ce type mais je ne m’en souviens pas clairement.
« En tombant j’ai du me cogner la tête un peu trop fort. »
Cherchant à comprendre, je perds la notion du temps, mon cœur continuant à battre uniquement dans l’espoir de trouver l’homme que j’aime et notre enfant. Essayant en vain de me rappeler du visage du tireur, je me souviens alors que mon mari était dans la cabane du jardin, avant sa venue. Passant par la baie vitrée, j’atteins la piscine en peu de temps, ma respiration se faisant de plus en plus saccadée avec mon cœur qui battait de plus en plus vite, me faisant ainsi de plus en plus mal. Ma plaie s’est rouverte, j’essaie de bloquer le flux de sang avec mon bras plaqué sur mon coté blessé. Relevant la tête vers la piscine, je vois un corps flotter dans l’eau, je ne peux retenir plus longtemps mes larmes et mes cris d’horreur, de douleur. Je ne peux y croire.
« Non, c’est impossible. »
Il me semble passer une éternité avant que je puisse recommencer à respirer. Mon corps est pris de tremblements, avec une voix que je ne reconnaissais pas comme la mienne, je hurlais.
« Pourquoi lui ? Non !
Nathan ! Non ! Nathan !!!! »
J’avance alors jusqu’au bord de la piscine, je le ramène vers moi. Je le sors de l’eau, il est froid, mon fils est mort. Je pris son visage dans mes bras, le sers contre moi, mouillant alors mes vêtements, ainsi mon sang recommençait lentement à couler.
« Oh Nathan, pourquoi? Toi qui étais si jeune, j‘aurai préféré mourir à ta place. »
Je vois un nouveau flash, qui n’a eu pour effet que d’augmenter ma tristesse et ma douleur, son dernier anniversaire, ses 6ans.
« Pourquoi m’enlever mon fils? Pourquoi ? »
Longtemps après, lorsque mes larmes se sont taries, je reprends conscience que mon mari est peut-être en train de mourir tout près de moi. Je ne supporterai pas de les perdre tous les deux.
Je me relève alors après avoir fermé les yeux de cet enfant qui m’était si cher, et me dirige vers la porte de la cabane, je vois des traces de sang.
Derrière cette porte, l’homme que j’aime le plus au monde est étendu, il avait perdu connaissance, une lame l’avait lacéré au niveau des cotes, son sang ne coule plus. Mon corps quant à lui, se fait de plus en plus douloureux, mais je m’en fiche, tout ce qui m’importe c’est la vie de ma famille et mon fils était déjà parti.
Il ouvre les yeux, grogne de douleur, mais arrive à bouger. Il me prend dans ses bras et m’embrasse. Ni l’un ni l’autre ne pouvions parler de notre enfant que nous savions mort. Aucun mot ne pouvait soulager la douleur de l’autre, mais il fallait réagir.
« Il est là pour la mallette » me dit-il,
« Il vient nous voler ce vaccin ! »
« Chut, ne bouge pas, j’essaie de nettoyer ta plaie » lui répondis-je en lui passant un chiffon propre et humide, que j’avais trouvé, sur sa blessure.
Ces quelques mots me rappellent alors ce que l’on cachait à la maison. Le vaccin le plus important au monde ! Il l’avait trouvé, il ne faut pas le perdre, pas après tant d’années de recherches et de tests. Ce vaccin va sauver des millions de gens, il va les sauver du SIDA.
« Est-ce qu’elle est en sécurité ? » lui demandais-je
« Oui, tu le sais bien, elle est déjà partie. »
Comme je ne réponds pas, il lève sa main vers l’arrière de ma tête, lorsqu’il la retire, on voit un filet de sang sur ses doigts.
« J’ai du me cogner trop fort » dis-je en faisant une grimace de douleur.
Je m’écroule alors à ses cotés, crachant du sang. Mon chéri se penche sur moi, en faisant la moue, il me dit :
« Le sang ne coule plus mais je ne peux pas t’enlever ta chemise, elle est trop mêlée à tes blessures, si je le fais, tes plaies se remettront à saigner. »
« Pourtant tu en meurs d’envi hein?! » lui répondis-je en essayant de faire un sourire qui ressembla plus à une grimace, sous l‘effet de la douleur qui se réveillait dans tout mon corps.
« Ma chérie il faut qu’on rentre appeler les autorités. »
Nous décidons alors de rentrer pour téléphoner à la police et aux pompiers. Mon amour me soulève pour aller jusqu’à la maison, mais c’est sans compter sur la présence du tireur, dans le jardin à 10m environ de nous.
Il me repose près de lui et me demande de partir, mais il n’en est pas question. Cet homme a le visage marqué de coups et la lèvre fendue.
Il braque son arme sur mon chéri et dit
« Tu n’es toujours pas décidé à me donner ce vaccin? »
« Non »
« Alors adieu »
Un coup de feu est tiré, puis un second.
Je ne sais pas d’où venait le second. Mon mari me soutient, il m’en veut certainement, je ne voulais pas qu’il meure. Est-ce un tort? J’ai déjà une balle dans le corps et une autre blessure due à la seconde balle. Non je ne voulais pas qu’il meurt, pas lui qui m’avait tout donner pour être heureuse. Pour ça, j’ai décidé que cette balle ne toucherait pas sa cible initiale, mais moi. Cette balle a donc traversé mon épaule gauche.
« Ne pleure pas »
M’entendis-je lui murmurer. Il me répondit alors,
« Non! Pourquoi as-tu fait ça? »
L’herbe que nous avons fait pousser dans ce jardin me parait fraîche puis humide et tendre, c’est mon sang qui coule encore, à cette vitesse je ne tiendrai pas longtemps.
« Je t’aime » lui soufflais-je alors.
« Non! Tu n’as pas le droit de me dire ça! Restes avec moi! Ne pars pas! Que ferai-je sans toi? Non! Restes avec moi! Vite! S’il vous plait, je vous en supplie faites quelque chose!! Sauvez la! »
De l’autre coté, à un mètre de mon fils, je regarde cet homme, que je connaissais plus que bien, mon frère. Il est allongé sur le sol, une balle dans la jambe, les menottes aux poignets. La police est là, voilà donc d‘où venait le second coup de feu. Mes cris ont du alerter les voisins, ainsi que les coups de feu.
Une larme coule alors sur ma joue, les sensations de mon corps disparaissent peu à peu. Mon corps est pris de spasmes, je tourne mon regard vers l‘homme que j‘aime. Je le regarde comme si c’était la première fois que je le voyais. Je veux que la dernière image que j’ai, soit celle de l’être qui m’est le plus cher au monde.
Je veux lui parler, mais l’énergie qui me tenait sans souffrir s’effondre.
J’ai mal, mais il faut que je lui dise, les mots ne sortent pas, je ferme alors les yeux, respire lentement et essaie à nouveau.
« N’ai pas peur… »
Je m’arrête et me mords la lèvre, pour ne pas gémir de douleur.
« …je serai toujours près de toi… »
Il faut que j’arrive à lui dire, aie, mon corps n’est que douleur… faite que ça s’arrête.
« Vis ta vie….
Sois heureux… Fais ça pour Nathan et moi s’il te plait. » Dis-je entre les spasmes de mon corps.
Il ne disait rien mais pleurait, je lui souris alors et lui dis une dernière chose. Une chose que je veux qu’il se souvienne et que je ne pourrai plus lui dire.
« Je t’aime »
Il me sert contre lui, pleure mais me répond
« Je t’aime aussi, ne me laisses pas s’il te plait, j’ai trop besoin de toi, je t’aime »
N’ayant plus d’énergie, je ferme les yeux tout en murmurant une dernière fois un « je t’aime » pour cet homme qui me pressait contre lui. Je sens alors vaguement d’autres mains me toucher, une piqûre au poignet, une autre au coude, puis plus rien.
Seule une phrase restera gravée en moi alors que je sombrais…
« Il n’est pas mort… »
Re: problème familial
2e partie
Ça fait 10ans maintenant que j’ai commencé à réaliser mon rêve, et 11 que je suis marié à la femme la plus merveilleuse que j’ai rencontré. Bientôt 6ans que nous avons eu ce petit garçon que je regarde jouer dans le jardin.
Le soleil se couche maintenant, le ciel prend une teinte orangée virant au rouge. Ma jolie brune apparaît alors derrière moi, devant la porte du cellier.
« Mon amour… » Me dit-elle « …j’ai invité mon frère et ma belle sœur à manger dimanche soir »
« D’accord »
Voilà que je me retrouve 10ans plus tôt, Jérôme arrivait à l’endroit même où je me tiens. Ce jour là, il avait quelque chose d’important à me demander, ce qui nous a valu une dispute.
« Bonjour, tu as commencé tes recherches ou non ?
- bientôt.
- tu sais qu’à deux ça serait plus simple de trouver ce vaccin…
- non ! Je te l’ai déjà dit, je ne veux pas te mêler à mes recherches tu es trop impliqué.
- et alors ?
- et alors, non ! Je ne suis pas d’accord. Ton envie de trouver ne peut pas nous être aussi bénéfique que tu le crois. On va finir par faire une erreur dans nos calculs, qui pourrait provoquer de graves problèmes et je ne veux pas en être responsable. »
Sur ce, il est parti, sans même dire bonjour à sa sœur, c’était donc ainsi qu’il la remerciait de l’avoir hébergé pendant plusieurs semaines.
Cette femme que je regarde aujourd’hui marcher, ou plutôt flotter tellement elle me parait légère. Elle se dirige vers Nathan qui creuse avec ses petits doigts dans la terre à la recherche d’un ver, il adore jouer avec.
Je les regarde rire et se courir après…
« Papa !! Papa !! Au secours !! Papa ! Maman arrive!! » Crie-t-il en riant
On rentre alors par le cellier qui nous mène à la cuisine, puis on prend la porte d’en face, celle du salon, où l’on décide de s’asseoir pour regarder un dessin animé, le préféré de Nathan.
À la fin de la vidéo, il est temps de coucher ce petit garnement
« Allez viens Nathan, je vais te coucher. »
Il s’approche alors de moi et je le prends dans mes bras. On monte alors les escaliers, première porte à gauche, sa chambre, je le repose sur le sol. Je sors son pyjama et l’aide à le mettre. Couché dans son lit il m’appelle :
« Dis moi p’a…
-oui ?
- y a quelque chose qui va pas avec tonton Jérôme?
- ce n’est rien Nathan, ne t’inquiète pas. Allez bonne nuit mon fils, maman va venir te faire un câlin. »
A peine ai-je fini ma phrase, la voilà qui passe la porte, je fais alors un baiser sur le front de mon petit garçon et sors.
Je redescends l’escalier, sors de la maison et me dirige vers l’arrière de la cabane à jardin, mon labo. Au centre de la pièce, une table supporte de nombreux matériaux et produits chimiques qui me servent pour mes expériences, ainsi que mon ordinateur. Au fond à droite, plusieurs cages de singes sont entassées (pas tout à fait des singes d‘ailleurs, ceux-ci sont les représentants d’une espèce rare qui réagit au virus de la même manière que l‘homme). De grands tableaux blancs recouvrent les murs, des explications et équations partout, dont une écrite en gros, que je n‘arrive pas à m‘expliquer.
C‘est après une demie heure qu‘elle arrive derrière moi.
« Tu ne trouves toujours pas ?
- non, pure énigme, va savoir ce que ça veut dire. Au moins si je demande à ton frère je sais qu’il sera content, mais je préfère éviter, il serait bien capable de répondre n’importe quoi.
- tu as demandé au professeur Deelan?
- je comptais le faire.
- bon viens avec moi mon amour, tu ne trouveras pas plus maintenant, regarde toi, tu n’arrives même plus à réfléchir. »
Elle n’a pas tort.
Je la suis donc jusqu’à la piscine où elle s’arrête. On s’assoit au bord de l’eau, après avoir enlevé nos chaussures et chaussettes.
Les pieds dans l’eau, sa main dans la mienne, on ne pensait plus. Je la regarde alors et vois une lueur espiègle dans ses yeux et un sourire sur ses lèvres, qui n’ont rien de très sage.
Elle commence alors à m‘éclabousser. J’enlève ma chemise. Elle en profite pour me plaquer au sol, et m’embrasse, d’abord sur les lèvres… puis dans le cou… pour descendre sur mon torse. Elle commence à m’enlever ma ceinture, je l’aide alors à enlever mon jean‘s. J’en profite pour échanger les rôles. Je la plaque, à mon tour, au sol… lui enlève son pantalon de toile et là, elle me pousse à l’eau. Elle rit, mais je ne la laisse pas faire, je la tire vers moi.
L’eau tiède trempe le reste de nos vêtements. Elle approche alors ses mains de mon caleçon. Mon cœur se met à battre plus rapidement. Mais je l’en empêche, puis la plaque contre la paroi de la piscine. Je lui enlève sa chemisette et y découvre des dentelles que je n’avais jamais vu, très sexy, il faut bien avouer. Ça n’a donc pour effet que de m’exciter un peu plus. Je l’embrasse dans le cou, elle gémit… Je la caresse alors doucement… Lui dégrafe son soutien-gorge… et caresse ses seins nus… je l’embrasse, je fais courir ma langue sur elle, qui gémit encore. Je finis par lui enlever sa petite culotte de dentelle, qui plonge sous l’eau et la caresse encore, et encore…
Je la serre contre moi… elle m’enlève alors mon caleçon qui suit le même trajet que sa culotte… et me murmure ensuite :
« Fais-moi l’amour… »
Je l’embrasse… la soulève… puis…
Ma chérie avait prévu les peignoirs, on les enfile alors et on monte se coucher.
Deux jours plus tard, le dimanche, jour du dîner de famille, Jérôme arrive en trombe avec sa voiture, qu’il gare sur le coté de la maison pour rentrer par le cellier. Je le vois arriver depuis la cuisine, je sors et arrive à sa hauteur.
Il me dit:
« As-tu fini ?
- non toujours pas. »
Il se met à faire les cent pas.
« J’en ai besoin.
- Qu’est-ce qui ne va pas ?
- Sabrina… »
Je comprends alors, mais je ne peux l’aider, il me restait toujours cette énigme sur les bras mais je savais que la solution n’était pas loin. Résigné, je l’emmène alors vers le labo. Je le fais entrer, au premier coup d’œil, il voit la formule, me regarde ensuite.
« C’est ça qui fait que tu n’y arrives pas?
- oui.
- tu permets ? »
Je lui fais alors un signe de tête positif. Il fait le tour de la pièce et commence à lire le premier tableau, puis le suivant, et au bout d’un long silence il me dit :
« Dis moi, tu es certain de ça? En me montrant une ligne que j’avais écrite.
Je m’approche alors et réfléchis à toute vitesse.
« Je me suis dit que c’était bon, mais maintenant que tu m’y fais penser… »
Il efface alors la ligne et la remplace par une autre, qui m’apparaît être quelque chose de beaucoup plus logique, auquel je n‘avais pas pensé une seconde. On corrige alors à deux le reste sur l’ordinateur qui nous donne une équation finale totalement différente, que l‘on corrige sur le tableau. Il ne reste plus grand-chose à faire, juste tester. Il me faudra tout de même plusieurs jours pour pouvoir synthétiser ce sérum.
« Sabrina est à l’hôpital depuis ce matin, j’ai besoin de ça, s’il te plait, je t’en supplie finis vite. Je ne te reposerai pas la question, je sais que tu ne veux pas de mon aide, mais la prochaine fois ne reste pas des jours sur un truc pareil, appelle moi. Tu m‘excuseras auprès de ta femme, pour ce dîner, je ne peux pas rester…»
Il tourne alors les talons puis repart avec sa voiture, sûrement en direction de l’hôpital.
Après son départ, je m’enferme dans mon labo, pendant plus d‘une semaine, pour synthétiser mon sérum et le tester.
Le dernier soir ma jolie brune vient me chercher:
« Chéri… viens, il est tard… demain c’est l’anniversaire de Nathan… on va avoir besoin de toi en forme. »
Je ne réponds pas et finis ce que j’étais en train de faire.
Elle sort, s’allonge sur un transat, à coté de la piscine, je finis par la rejoindre, je l’embrasse, m’agenouille près d’elle et la regarde. Elle se met de coté et me dit :
« Tu sais, ça fait je ne sais combien d’années qu’ils cherchent ce vaccin, et aussi longtemps même plus que des gens meurent de cette maladie. Ce n’est pas en te tuant au travail que tu sauveras plus de gens, même si tu es certain de l’avoir trouvé, ce vaccin ne sera pas utilisé, il sera vérifié et revérifié…
- Je sais, mais regarde Sabrina, imagine si elle en meurt… je me sentirai coupable, je sais que je suis près du but… je le sais, j’en suis certain. »
Lendemain, le jour se lève tout juste, la journée va être chargée ! C’est l’anniversaire de notre fiston, il a 6ans maintenant.
Pour l’occasion, on a convié des amis à lui, de la famille, des voisins…
Avec ma belle, on prépare alors une grande table dans le jardin pour faire un buffet.
Jérôme ne nous en laisse pas le temps, il arrive de la même manière que la dernière fois, dans un état près de la crise d’hystérie. Je m’approche de lui et il me dit:
« Viens avec moi s’il te plait… Sabrina est en très mauvais état… » Je regarde ma chérie qui me fait signe d’y aller…
« D’accord mais on prend ma voiture »
Je prends mes clefs ainsi que mon portable et on part, on arrive à l’hôpital, dans la chambre de Sabrina. Je regarde alors son dossier, mais Jérôme me fait un résumé très rapide.
« D’accord, il n’y a plus grand-chose pour la sauver à part des injections et un coma artificiel, le supporteras-tu ? »
Il regarde alors Sabrina étendue sur le lit, puis se retourne vers moi.
« Je l’aime, je ferai tout pour la sauver, j’ai bien dit tout. »
Le docteur arrive alors derrière nous, il nous dit que c’est sans espoir, seulement voilà, avec Jérôme, on sait qu’il existe une solution mais d’ici qu’elle soit possible, il faut absolument la maintenir en vie. Bien entendu, on ne peut lui parler de mes recherches, sinon je ne pourrai jamais finir ce projet.
« - Non monsieur, il y a de l’espoir, parce qu’il y a de la vie tout simplement, maintenez la en vie, vous savez comme nous ce que vous avez à faire.
Jérôme, je te laisse t’occuper d’elle, moi je vais de mon côté régler quelques affaires, je repasserai te chercher très vite. Essaie de te calmer, ce n’est pas en te mettant dans un tel état que ça la sauvera. Je ne vous laisserai pas tomber. »
Je sors alors de l’hôpital, j’appelle le professeur Deelan, directeur des recherches, très bon ami à moi :
« Bonjour professeur, j’ai fini.
Oui j’en suis certain, j’ai déjà fait une tonne de vérifications, je l’ai testé sur les singes, ils sont sains et il n’y a pas eu d’effets secondaires….
Ça fait quelques jours que je les ai testé…
Je vous l’envoie ?
D’accord. Merci. »
Je monte alors dans la voiture et rentre.
En arrivant, je vois déjà quelques personnes qui sont déjà là et Nathan joue avec ses camarades. Je fais signe à sa maman que je vais au labo et que c’est urgent.
J’entre et range mes tubes dans une mallette. Je les regarde alors, longuement, la vie d’une femme tient dans mes mains.
Je fais ce que j’ai à faire.
Je repars avec la mallette, l’emmène en ville au professeur Deelan.
Je retourne chercher Jérôme, il est inutile de le laisser dans cette chambre. On rentre alors à la fête de mon fils.
En arrivant, ma chérie me prend dans ses bras puis son frère, qu’elle tente de le réconforter.
La fête bat son plein, tout le monde est présent, mais mon cœur n’y est pas.
Ma chérie arrive alors à mes cotés je lui dis alors que j’ai fini ce vaccin et qu’il est dans la mallette, en sécurité, elle comprend que c‘est le professeur Deelan qui l‘a et elle me fait signe de rejoindre tout le monde.
Jérôme est parti, sa voiture n’est plus là. Les enfants jouent, courent, crient, c’est un spectacle qui rendrait quiconque heureux, à condition de ne pas avoir la femme de sa vie à l’hôpital. Je le comprends parfaitement, si ma belle devait être à l’hôpital, entre la vie et la mort, je ne sais pas comment je survivrai.
Je suis loin de me douter de ce qui va nous arriver.
La journée se finit, Nathan est encore une fois gâté, il est heureux, tellement fatigué qu’il dort déjà.
Ça fait 10ans maintenant que j’ai commencé à réaliser mon rêve, et 11 que je suis marié à la femme la plus merveilleuse que j’ai rencontré. Bientôt 6ans que nous avons eu ce petit garçon que je regarde jouer dans le jardin.
Le soleil se couche maintenant, le ciel prend une teinte orangée virant au rouge. Ma jolie brune apparaît alors derrière moi, devant la porte du cellier.
« Mon amour… » Me dit-elle « …j’ai invité mon frère et ma belle sœur à manger dimanche soir »
« D’accord »
Voilà que je me retrouve 10ans plus tôt, Jérôme arrivait à l’endroit même où je me tiens. Ce jour là, il avait quelque chose d’important à me demander, ce qui nous a valu une dispute.
« Bonjour, tu as commencé tes recherches ou non ?
- bientôt.
- tu sais qu’à deux ça serait plus simple de trouver ce vaccin…
- non ! Je te l’ai déjà dit, je ne veux pas te mêler à mes recherches tu es trop impliqué.
- et alors ?
- et alors, non ! Je ne suis pas d’accord. Ton envie de trouver ne peut pas nous être aussi bénéfique que tu le crois. On va finir par faire une erreur dans nos calculs, qui pourrait provoquer de graves problèmes et je ne veux pas en être responsable. »
Sur ce, il est parti, sans même dire bonjour à sa sœur, c’était donc ainsi qu’il la remerciait de l’avoir hébergé pendant plusieurs semaines.
Cette femme que je regarde aujourd’hui marcher, ou plutôt flotter tellement elle me parait légère. Elle se dirige vers Nathan qui creuse avec ses petits doigts dans la terre à la recherche d’un ver, il adore jouer avec.
Je les regarde rire et se courir après…
« Papa !! Papa !! Au secours !! Papa ! Maman arrive!! » Crie-t-il en riant
On rentre alors par le cellier qui nous mène à la cuisine, puis on prend la porte d’en face, celle du salon, où l’on décide de s’asseoir pour regarder un dessin animé, le préféré de Nathan.
À la fin de la vidéo, il est temps de coucher ce petit garnement
« Allez viens Nathan, je vais te coucher. »
Il s’approche alors de moi et je le prends dans mes bras. On monte alors les escaliers, première porte à gauche, sa chambre, je le repose sur le sol. Je sors son pyjama et l’aide à le mettre. Couché dans son lit il m’appelle :
« Dis moi p’a…
-oui ?
- y a quelque chose qui va pas avec tonton Jérôme?
- ce n’est rien Nathan, ne t’inquiète pas. Allez bonne nuit mon fils, maman va venir te faire un câlin. »
A peine ai-je fini ma phrase, la voilà qui passe la porte, je fais alors un baiser sur le front de mon petit garçon et sors.
Je redescends l’escalier, sors de la maison et me dirige vers l’arrière de la cabane à jardin, mon labo. Au centre de la pièce, une table supporte de nombreux matériaux et produits chimiques qui me servent pour mes expériences, ainsi que mon ordinateur. Au fond à droite, plusieurs cages de singes sont entassées (pas tout à fait des singes d‘ailleurs, ceux-ci sont les représentants d’une espèce rare qui réagit au virus de la même manière que l‘homme). De grands tableaux blancs recouvrent les murs, des explications et équations partout, dont une écrite en gros, que je n‘arrive pas à m‘expliquer.
C‘est après une demie heure qu‘elle arrive derrière moi.
« Tu ne trouves toujours pas ?
- non, pure énigme, va savoir ce que ça veut dire. Au moins si je demande à ton frère je sais qu’il sera content, mais je préfère éviter, il serait bien capable de répondre n’importe quoi.
- tu as demandé au professeur Deelan?
- je comptais le faire.
- bon viens avec moi mon amour, tu ne trouveras pas plus maintenant, regarde toi, tu n’arrives même plus à réfléchir. »
Elle n’a pas tort.
Je la suis donc jusqu’à la piscine où elle s’arrête. On s’assoit au bord de l’eau, après avoir enlevé nos chaussures et chaussettes.
Les pieds dans l’eau, sa main dans la mienne, on ne pensait plus. Je la regarde alors et vois une lueur espiègle dans ses yeux et un sourire sur ses lèvres, qui n’ont rien de très sage.
Elle commence alors à m‘éclabousser. J’enlève ma chemise. Elle en profite pour me plaquer au sol, et m’embrasse, d’abord sur les lèvres… puis dans le cou… pour descendre sur mon torse. Elle commence à m’enlever ma ceinture, je l’aide alors à enlever mon jean‘s. J’en profite pour échanger les rôles. Je la plaque, à mon tour, au sol… lui enlève son pantalon de toile et là, elle me pousse à l’eau. Elle rit, mais je ne la laisse pas faire, je la tire vers moi.
L’eau tiède trempe le reste de nos vêtements. Elle approche alors ses mains de mon caleçon. Mon cœur se met à battre plus rapidement. Mais je l’en empêche, puis la plaque contre la paroi de la piscine. Je lui enlève sa chemisette et y découvre des dentelles que je n’avais jamais vu, très sexy, il faut bien avouer. Ça n’a donc pour effet que de m’exciter un peu plus. Je l’embrasse dans le cou, elle gémit… Je la caresse alors doucement… Lui dégrafe son soutien-gorge… et caresse ses seins nus… je l’embrasse, je fais courir ma langue sur elle, qui gémit encore. Je finis par lui enlever sa petite culotte de dentelle, qui plonge sous l’eau et la caresse encore, et encore…
Je la serre contre moi… elle m’enlève alors mon caleçon qui suit le même trajet que sa culotte… et me murmure ensuite :
« Fais-moi l’amour… »
Je l’embrasse… la soulève… puis…
Ma chérie avait prévu les peignoirs, on les enfile alors et on monte se coucher.
Deux jours plus tard, le dimanche, jour du dîner de famille, Jérôme arrive en trombe avec sa voiture, qu’il gare sur le coté de la maison pour rentrer par le cellier. Je le vois arriver depuis la cuisine, je sors et arrive à sa hauteur.
Il me dit:
« As-tu fini ?
- non toujours pas. »
Il se met à faire les cent pas.
« J’en ai besoin.
- Qu’est-ce qui ne va pas ?
- Sabrina… »
Je comprends alors, mais je ne peux l’aider, il me restait toujours cette énigme sur les bras mais je savais que la solution n’était pas loin. Résigné, je l’emmène alors vers le labo. Je le fais entrer, au premier coup d’œil, il voit la formule, me regarde ensuite.
« C’est ça qui fait que tu n’y arrives pas?
- oui.
- tu permets ? »
Je lui fais alors un signe de tête positif. Il fait le tour de la pièce et commence à lire le premier tableau, puis le suivant, et au bout d’un long silence il me dit :
« Dis moi, tu es certain de ça? En me montrant une ligne que j’avais écrite.
Je m’approche alors et réfléchis à toute vitesse.
« Je me suis dit que c’était bon, mais maintenant que tu m’y fais penser… »
Il efface alors la ligne et la remplace par une autre, qui m’apparaît être quelque chose de beaucoup plus logique, auquel je n‘avais pas pensé une seconde. On corrige alors à deux le reste sur l’ordinateur qui nous donne une équation finale totalement différente, que l‘on corrige sur le tableau. Il ne reste plus grand-chose à faire, juste tester. Il me faudra tout de même plusieurs jours pour pouvoir synthétiser ce sérum.
« Sabrina est à l’hôpital depuis ce matin, j’ai besoin de ça, s’il te plait, je t’en supplie finis vite. Je ne te reposerai pas la question, je sais que tu ne veux pas de mon aide, mais la prochaine fois ne reste pas des jours sur un truc pareil, appelle moi. Tu m‘excuseras auprès de ta femme, pour ce dîner, je ne peux pas rester…»
Il tourne alors les talons puis repart avec sa voiture, sûrement en direction de l’hôpital.
Après son départ, je m’enferme dans mon labo, pendant plus d‘une semaine, pour synthétiser mon sérum et le tester.
Le dernier soir ma jolie brune vient me chercher:
« Chéri… viens, il est tard… demain c’est l’anniversaire de Nathan… on va avoir besoin de toi en forme. »
Je ne réponds pas et finis ce que j’étais en train de faire.
Elle sort, s’allonge sur un transat, à coté de la piscine, je finis par la rejoindre, je l’embrasse, m’agenouille près d’elle et la regarde. Elle se met de coté et me dit :
« Tu sais, ça fait je ne sais combien d’années qu’ils cherchent ce vaccin, et aussi longtemps même plus que des gens meurent de cette maladie. Ce n’est pas en te tuant au travail que tu sauveras plus de gens, même si tu es certain de l’avoir trouvé, ce vaccin ne sera pas utilisé, il sera vérifié et revérifié…
- Je sais, mais regarde Sabrina, imagine si elle en meurt… je me sentirai coupable, je sais que je suis près du but… je le sais, j’en suis certain. »
Lendemain, le jour se lève tout juste, la journée va être chargée ! C’est l’anniversaire de notre fiston, il a 6ans maintenant.
Pour l’occasion, on a convié des amis à lui, de la famille, des voisins…
Avec ma belle, on prépare alors une grande table dans le jardin pour faire un buffet.
Jérôme ne nous en laisse pas le temps, il arrive de la même manière que la dernière fois, dans un état près de la crise d’hystérie. Je m’approche de lui et il me dit:
« Viens avec moi s’il te plait… Sabrina est en très mauvais état… » Je regarde ma chérie qui me fait signe d’y aller…
« D’accord mais on prend ma voiture »
Je prends mes clefs ainsi que mon portable et on part, on arrive à l’hôpital, dans la chambre de Sabrina. Je regarde alors son dossier, mais Jérôme me fait un résumé très rapide.
« D’accord, il n’y a plus grand-chose pour la sauver à part des injections et un coma artificiel, le supporteras-tu ? »
Il regarde alors Sabrina étendue sur le lit, puis se retourne vers moi.
« Je l’aime, je ferai tout pour la sauver, j’ai bien dit tout. »
Le docteur arrive alors derrière nous, il nous dit que c’est sans espoir, seulement voilà, avec Jérôme, on sait qu’il existe une solution mais d’ici qu’elle soit possible, il faut absolument la maintenir en vie. Bien entendu, on ne peut lui parler de mes recherches, sinon je ne pourrai jamais finir ce projet.
« - Non monsieur, il y a de l’espoir, parce qu’il y a de la vie tout simplement, maintenez la en vie, vous savez comme nous ce que vous avez à faire.
Jérôme, je te laisse t’occuper d’elle, moi je vais de mon côté régler quelques affaires, je repasserai te chercher très vite. Essaie de te calmer, ce n’est pas en te mettant dans un tel état que ça la sauvera. Je ne vous laisserai pas tomber. »
Je sors alors de l’hôpital, j’appelle le professeur Deelan, directeur des recherches, très bon ami à moi :
« Bonjour professeur, j’ai fini.
Oui j’en suis certain, j’ai déjà fait une tonne de vérifications, je l’ai testé sur les singes, ils sont sains et il n’y a pas eu d’effets secondaires….
Ça fait quelques jours que je les ai testé…
Je vous l’envoie ?
D’accord. Merci. »
Je monte alors dans la voiture et rentre.
En arrivant, je vois déjà quelques personnes qui sont déjà là et Nathan joue avec ses camarades. Je fais signe à sa maman que je vais au labo et que c’est urgent.
J’entre et range mes tubes dans une mallette. Je les regarde alors, longuement, la vie d’une femme tient dans mes mains.
Je fais ce que j’ai à faire.
Je repars avec la mallette, l’emmène en ville au professeur Deelan.
Je retourne chercher Jérôme, il est inutile de le laisser dans cette chambre. On rentre alors à la fête de mon fils.
En arrivant, ma chérie me prend dans ses bras puis son frère, qu’elle tente de le réconforter.
La fête bat son plein, tout le monde est présent, mais mon cœur n’y est pas.
Ma chérie arrive alors à mes cotés je lui dis alors que j’ai fini ce vaccin et qu’il est dans la mallette, en sécurité, elle comprend que c‘est le professeur Deelan qui l‘a et elle me fait signe de rejoindre tout le monde.
Jérôme est parti, sa voiture n’est plus là. Les enfants jouent, courent, crient, c’est un spectacle qui rendrait quiconque heureux, à condition de ne pas avoir la femme de sa vie à l’hôpital. Je le comprends parfaitement, si ma belle devait être à l’hôpital, entre la vie et la mort, je ne sais pas comment je survivrai.
Je suis loin de me douter de ce qui va nous arriver.
La journée se finit, Nathan est encore une fois gâté, il est heureux, tellement fatigué qu’il dort déjà.
Re: problème familial
[size=9]Deux jours plus tard, je décide alors de voir Jérôme, ainsi je me rends à l’hôpital, endroit le plus logique où il devrait être, mais il n’est pas là. L’état de Sabrina commence à se stabiliser, mais je doute que cette situation dure, je la regarde, je m’assois à ses cotés, prends sa main dans la mienne.
« Sabrina, j’aimerais t’aider… »
Je sors, et rentre à la maison, me gare à coté de la voiture de ma chérie, devant le garage. Je passe par la cuisine, la vois et lui dis que j’ai besoin d’être au calme, que je serai dans la cabane à jardin, pour m‘occuper de la piscine.
Je m’assois alors sur un tabouret, les coudes sur la table, où sont entreposés différents produits, le visage dans mes mains. Ça fait maintenant quelques jours que je ne me suis pas arrêté, je respire enfin. Les heures passent, l’après midi commence. J’entends mon fils crier un court instant, je mets un temps à réagir et me rends compte que ce cri, ressemblait à un cri de terreur. Je sors.
Là, je vois mon fils dans la piscine, il ne bouge plus, sur le bord de la piscine, Jérôme est debout. Je cours, j’essaie de sortir de l’eau mon enfant mais Jérôme me frappe. Là une bagarre commence, il avait noyé mon fils.
« Tu vois ce que ça fait de perdre quelqu’un de cher à son cœur, j’ai perdu Sabrina moi ! C’est ta faute, tu aurais pu la sauver il y a longtemps. Et encore plus longtemps si tu m’avais laissé t’aider il y a 10ans. Mais non, il a fallu que tu veuilles recevoir tous les mérites ! Enfoiré ! »
Il sort alors un couteau.
« Non Jérôme, arrêtes, laisses moi le sauver, tu ne vas pas devenir un tueur si ? Laisses moi le sauver bon sang! » Il essaie alors de me blesser, je m’écarte mais pas assez, j’ai un coté ouvert, je saigne.
« Arrête! Bon sang, qu’as-tu en tête?
- Je veux ce vaccin, je sais qu’il est dans une mallette, je ne l’ai pas trouvé, dis moi où elle est!
- Tu l’as cherché… qu’as-tu fait à ma femme? Qu’as-tu fait à ta sœur? » Dis-je en hurlant.
« Il ne reste que toi, c’est fini, tu es seul, tout comme moi. »
Je n’en crois pas mes oreilles. Je le frappe alors au visage, encore et encore. Il me le rend bien, encore un coup de couteau. Je tombe au sol. Il part alors au labo croyant pouvoir y trouver la mallette, il ne sait pas qu’elle n’est plus ici, je ne tiens pas à le lui dire, je ne sais pas dans quel état ça le mettrait. J’essaie de me relever et me dirige dans la cabane, je m’effondre à l’intérieur et tout devient noir.
J’aurai peut-être dû lui dire, Sabrina ne peut être morte. Non c’est impossible. Lorsque je cherchais Jérôme et que je suis allé à l’hôpital, j’ai profité du fait qu’il n’y avait personne pour administrer un sérum que j’avais gardé. Il est fort possible que son état se soit empiré ensuite, c’est peut-être là que Jérôme a dû entrer dans la chambre, mais il ne m’avait pas vu. Son cœur a dû s’arrêter. Les médecins ont dû l’emmener, et il a dû partir, croyant que tout était fini, une colère, une haine envers moi a dû s’éveiller en lui, ainsi, il est venu ici, voulant se débarrasser de tout ce que j’avais créé. Puisque Sabrina n’avait pu en profiter, pourquoi les autres ?
Je comprends pourquoi il avait réagit ainsi, mais voilà, il lui manquait un fait, que je n’avais pu lui révéler, il aurait eu trop confiance et comment aurait-il survécu si cela n’avait pas fonctionné ?
Me voilà maintenant avec ma femme dans mes bras, son sang qui coule sur moi, à cause de toutes les blessures que lui a infligé son frère et surtout une dernière balle, qui aurait dû me tuer…
Impossible, elle ne peut me quitter ainsi, non… des larmes coulent sur mes joues, mon cœur manque quelques battements. Je la serre contre moi… elle me regarde avec les yeux voilés…
« Reste avec moi… »
Les médecins approchent et s’occupent d’elle. Je ne veux pas la quitter. Ils la mettent sur un brancard.
« Monsieur je suis désolé, mais votre femme est en très mauvais état, on ne peut vous emmener…
- Je sais… Faites tout pour la sauver je vous en supplie. »
Évidement que je ne peux pas les suivre, ils ont besoin de toute la place possible dans cette petite ambulance, et je ne leur serai d’aucune utilité vu l’état dans lequel je me trouve.
Une phrase restera toujours gravée en moi.
« Il n’est pas mort, vite… »
Là, une nuée de cinq blouses blanches arrivent en courant vers mon fils, avec de multiples objets. Je reste là complètement figé, incapable de faire le moindre mouvement, incapable de prononcer la moindre parole, avec le cœur qui bat au rythme des gestes de ces sauveteurs.
« Le cœur est reparti, on l’emmène. »
Je ne peux pas non plus monter dans cette ambulance, c’est à la limite du supportable…
De l’autre coté, d’autres médecins s’occupent de la plaie de Jérôme, je commence à m’approcher de lui, deux policiers me retiennent, je les regarde l’un après l’autre et leur dit, les yeux rouges à force d’avoir pleuré.
« J‘ai peutètre perdu mon fils à cause de lui, et ma femme aussi, sa sœur… Il n‘avait pas le droit de faire ça, j‘aimerai au moins savoir pourquoi, même si je me doute de sa réponse… J‘aimerai aussi qu‘il sache à quel point il n‘aurait pas dû faire ça. Je veux juste lui parler… Et même si j‘avais envie de le frapper, je crois que j‘en aurai largement le droit.»
Ils se regardent puis relâchent leur étreinte :
« Si vous pouviez éviter de le frapper monsieur… »
Je m’approche de Jérôme, qui regarde le sol sans dire un mot, les mains menottées dans le dos. Je lui colle une grosse droite. Là les flics me retiennent…
« C’est bon… je me calme » leur dis-je.
Il m’a dit que Sabrina était morte, mais j’aimerais en avoir la certitude et surtout savoir ce qui lui a fait penser ça.
Je me calme alors et cherche a comprendre son attitude.
« Jérôme… es-tu certain que Sabrina est décédée ?
- … quand je suis parti, ce matin… son cœur s’était arrêté…
- tu permets ? Je reviens… »
Il a dû arriver dans la chambre juste après moi.
Je me lève, prends mon téléphone.
« Bonjour, je voudrai savoir si la patiente de la chambre 427 est toujours dans sa chambre.
D’accord, merci. »
Le standard me dit que Sabrina va bien, je m‘arrête là, remercie la dame et raccroche.
En partant je lance à Jérôme, avec un tel mépris, qu’il valait mieux que je parte, sinon je l’aurais frappé, encore et encore :
« Tu aurais du attendre pour être certain, elle va bien. Et tu l’aurais pris comment si je t’avais dit que je lui avais administré le sérum juste avant que son cœur ne s’arrête ? Tu l’aurais pris comment si je te l’avais dit et qu’ensuite, on ait vu que ça ne la sauve pas ? »
Je ne lui laisse pas le temps de répondre, je comprends déjà que les remords ne le laisseront jamais en paix. Je prends alors ma voiture et pars à l’hôpital.
Dans les bras de cet homme, j’ai oublié tous mes malheurs, j’ai connu le bonheur, la joie et la confiance. Cet homme qui dort à mes côtés, dans les draps froissés de notre lit, que je regarde tendrement.
Il est trois heures du matin, je ne dors toujours pas, la semaine à venir, comme chaque année va être plutôt difficile à vivre pour moi.
Pourquoi suis-je si mal à chaque fois ? Bonne question.
Je me souviens juste du fait que mes parents se séparaient chaque année, pour l’anniversaire de la mort d’un frère que je n’ai qu’à peine connu.
Ensuite, ils se retrouvaient, étaient maussades, mais ils finissaient toujours par retrouver le sourire. J’ai toujours eu peur, peur que la famille se déchire. Alors je lui en voulais, je lui en veux toujours d’être parti et de m’avoir pourri la vie par delà sa mort.
Quand j’étais petite, mes parents ne pouvaient se retenir de me comparer à lui, je ne comprenais pas.
Je ne comprenais pas non plus pourquoi chaque année ma mère m’amenait dans cet endroit froid, terriblement silencieux, malgré la chaleur d‘été. J’ai ensuite eu une angoisse identique, à l’approche de cette époque de l’année.
Mon adolescence a été très difficile, je ne supportais plus le regard de mes parents qui le cherchaient à travers moi.
J’ai ainsi vite déménagé, à mes 18ans, je suis partie.
J’en ai maintenant 29, il est temps pour moi de savoir si je veux devenir mère ou non, mais pour cela, il faut que je comprenne ce qui m’a valu cette vie.
Tout comme ma mère, j’ai la passion des mots, la passion de la romance. Un jour, elle a écrit ce qui c’était passé, il y a plus de 29ans maintenant, elle savait que j’en aurai besoin un jour.
Il est temps que je déterre le passé. J’ai déjà mis beaucoup trop de temps pour me décider.
Je me lève alors doucement du lit, pour ne pas réveiller mon chéri. J’enfile sa chemise qu’il a laissé traîner sur le sol. Je me dirige vers le couloir, où il y a un placard, qui contient un livre. Je le prend et me dirige vers le salon, m’assois sur le canapé, me couvre d’une couverture, et commence à lire…
En voici, la fin de l’histoire:
Mon fils est mort. Des larmes coulent sur mes joues, je sens une main qui les sèche mais il m’est impossible d’ouvrir les yeux. Mon cœur me serre, j’ai l’impression qu’il va s’arrêter. Je sens ma main se soulever toute seule, non, c’est quelqu’un qui la tient.
« Chérie, ça fait maintenant 2semaines que tu ne te réveilles pas. Je sais que tu peux m’entendre. J’ai besoin de toi mon amour. »
C’est là, la voix de mon mari. Mes larmes reprennent de plus belle.
« Tu pleures, mais tu ne te réveilles pas… Je sais que tu m’entends, fais moi un signe. »
Je n’arrive pas à bouger. Tout redevient silence.
Deux semaines de coma, les médecins disent qu’elle va se réveiller.
Mais comment lui dire que Sabrina est décédée, je lui ai administré le vaccin trop tard. Le SIDA a été éradiqué mais trop de virus avaient empli son corps, ainsi son système immunitaire n’a pas pu le purifier à temps, elle en est morte.
Quant à Jérôme, il a fait un séjour à l’hôpital psychiatrique, il est relâché aujourd’hui, en attendant son jugement.
Je n’ai pas arrêté de veiller sur ma jolie brune, les médecins me disent qu’il faudrait que je rentre dormir, mais je ne veux pas rentrer.
Le nettoyage a été fait là-bas, comme si rien ne s’était passé, mais il m’est impossible de rester là-bas, je ne crois pas qu’on gardera cette maison.
Le professeur Deelan m’a proposé de vivre chez lui quelque temps, je vais me reposer là-bas.
En sortant de l‘hôpital, je croise mon avocat :
« Monsieur, votre beau-frère est décédé…
- ah ? » Voilà la seule chose que je pouvais répondre, étant donné qu’il devait rentrer aujourd’hui de l’hôpital, j’en déduis qu’il n’a pas supporté.
J’avançais tel un automate vers ma voiture, ne pensant qu’à une chose, oublier et rentrer, dormir et oublier.
Avant d’atteindre ma voiture, un médecin m’appelle :
« Monsieur, votre femme vient de se réveiller. »
Mon cœur manque un battement, je n’y crois pas, mais cet homme est sérieux, je le suis.
Je me réveille enfin, je vois un médecin :
« Monsieur… »
Il se retourne alors. Avec ma voix enrouée je finis:
« Je sais que j’étais enceinte…
- Vous l’êtes toujours, tout va bien… votre mari ne nous en a pas parlé, on en a déduit que vous ne lui aviez pas dit… on a alors pensé qu’il serait mieux d’attendre un peu pour le lui dire, au cas où vous vous réveillerez. »
Mon chéri passe alors la porte, les yeux brillants de larme. Il approche et me serre dans ses bras…
« Chéri… bonjour » lui dis-je
Il me regarde, incapable de dire un mot.
Le médecin sort, comprenant qu’on avait besoin d’être seuls.
Je le regarde, les larmes me montent aux yeux, ma main glissant sur la sienne pour la remonter jusqu’à mon bas ventre :
« Je suis enceinte. »
Il cligne des yeux comme pour chasser une poussière, il fronce les sourcils
« Répète moi ça?
- je suis enceinte »
Un sourire s’éclaire alors sur ses lèvres, ses larmes coulent.
C’est alors que la porte s’ouvre, Nathan arrive et monte d’un trait sur mon lit, je n’y crois pas.
« Nathan? Comment Est-ce possible? » dit-elle en me regardant.
« tu ne te souviens plus? Il est vrai que tu es tombée dans le coma a ce moment là, il n’était pas mort quand tu as sombré. Les médecins l’ont sauvé, aucune séquelles. »
Je le serre alors contre moi, et lui dit:
« tu vas être grand frère. »
Je comprends mieux pourquoi mes parents le couvaient… je n’avais que 11ans quand il a disparu…
Un malheureux accident de voiture l’a emporté un mois après avoir eu son permis, un mois après ses 18ans…
Je n’avais que 11ans, mais ma vie s’est brisée, j’ai beau dire qu’il me pourri la vie, j’avais besoin de lui, et c’est toujours le cas. J’aurai tellement voulu le connaître mieux mais nos 7ans de différence n’ont fait qu’agrandir ce fossé qui nous séparait…
Je comprends pourquoi on ne parlait jamais de ma naissance, elle marquait certes la fin d’une terrible épreuve mais elle rappelait tout de même cette épreuve.
La question est : maintenant que je connais l’histoire tragique de la famille, supporterais-je de créer ma propre famille? De risquer de perdre quelqu’un qui m’est cher?
En fait, c’est ici que se pose le problème de ma vie…
Nathan, j’aurai voulu que tu sois oncle, je crois que tu aurais été formidable, tu me manques.
« Sabrina, j’aimerais t’aider… »
Je sors, et rentre à la maison, me gare à coté de la voiture de ma chérie, devant le garage. Je passe par la cuisine, la vois et lui dis que j’ai besoin d’être au calme, que je serai dans la cabane à jardin, pour m‘occuper de la piscine.
Je m’assois alors sur un tabouret, les coudes sur la table, où sont entreposés différents produits, le visage dans mes mains. Ça fait maintenant quelques jours que je ne me suis pas arrêté, je respire enfin. Les heures passent, l’après midi commence. J’entends mon fils crier un court instant, je mets un temps à réagir et me rends compte que ce cri, ressemblait à un cri de terreur. Je sors.
Là, je vois mon fils dans la piscine, il ne bouge plus, sur le bord de la piscine, Jérôme est debout. Je cours, j’essaie de sortir de l’eau mon enfant mais Jérôme me frappe. Là une bagarre commence, il avait noyé mon fils.
« Tu vois ce que ça fait de perdre quelqu’un de cher à son cœur, j’ai perdu Sabrina moi ! C’est ta faute, tu aurais pu la sauver il y a longtemps. Et encore plus longtemps si tu m’avais laissé t’aider il y a 10ans. Mais non, il a fallu que tu veuilles recevoir tous les mérites ! Enfoiré ! »
Il sort alors un couteau.
« Non Jérôme, arrêtes, laisses moi le sauver, tu ne vas pas devenir un tueur si ? Laisses moi le sauver bon sang! » Il essaie alors de me blesser, je m’écarte mais pas assez, j’ai un coté ouvert, je saigne.
« Arrête! Bon sang, qu’as-tu en tête?
- Je veux ce vaccin, je sais qu’il est dans une mallette, je ne l’ai pas trouvé, dis moi où elle est!
- Tu l’as cherché… qu’as-tu fait à ma femme? Qu’as-tu fait à ta sœur? » Dis-je en hurlant.
« Il ne reste que toi, c’est fini, tu es seul, tout comme moi. »
Je n’en crois pas mes oreilles. Je le frappe alors au visage, encore et encore. Il me le rend bien, encore un coup de couteau. Je tombe au sol. Il part alors au labo croyant pouvoir y trouver la mallette, il ne sait pas qu’elle n’est plus ici, je ne tiens pas à le lui dire, je ne sais pas dans quel état ça le mettrait. J’essaie de me relever et me dirige dans la cabane, je m’effondre à l’intérieur et tout devient noir.
J’aurai peut-être dû lui dire, Sabrina ne peut être morte. Non c’est impossible. Lorsque je cherchais Jérôme et que je suis allé à l’hôpital, j’ai profité du fait qu’il n’y avait personne pour administrer un sérum que j’avais gardé. Il est fort possible que son état se soit empiré ensuite, c’est peut-être là que Jérôme a dû entrer dans la chambre, mais il ne m’avait pas vu. Son cœur a dû s’arrêter. Les médecins ont dû l’emmener, et il a dû partir, croyant que tout était fini, une colère, une haine envers moi a dû s’éveiller en lui, ainsi, il est venu ici, voulant se débarrasser de tout ce que j’avais créé. Puisque Sabrina n’avait pu en profiter, pourquoi les autres ?
Je comprends pourquoi il avait réagit ainsi, mais voilà, il lui manquait un fait, que je n’avais pu lui révéler, il aurait eu trop confiance et comment aurait-il survécu si cela n’avait pas fonctionné ?
Me voilà maintenant avec ma femme dans mes bras, son sang qui coule sur moi, à cause de toutes les blessures que lui a infligé son frère et surtout une dernière balle, qui aurait dû me tuer…
Impossible, elle ne peut me quitter ainsi, non… des larmes coulent sur mes joues, mon cœur manque quelques battements. Je la serre contre moi… elle me regarde avec les yeux voilés…
« Reste avec moi… »
Les médecins approchent et s’occupent d’elle. Je ne veux pas la quitter. Ils la mettent sur un brancard.
« Monsieur je suis désolé, mais votre femme est en très mauvais état, on ne peut vous emmener…
- Je sais… Faites tout pour la sauver je vous en supplie. »
Évidement que je ne peux pas les suivre, ils ont besoin de toute la place possible dans cette petite ambulance, et je ne leur serai d’aucune utilité vu l’état dans lequel je me trouve.
Une phrase restera toujours gravée en moi.
« Il n’est pas mort, vite… »
Là, une nuée de cinq blouses blanches arrivent en courant vers mon fils, avec de multiples objets. Je reste là complètement figé, incapable de faire le moindre mouvement, incapable de prononcer la moindre parole, avec le cœur qui bat au rythme des gestes de ces sauveteurs.
« Le cœur est reparti, on l’emmène. »
Je ne peux pas non plus monter dans cette ambulance, c’est à la limite du supportable…
De l’autre coté, d’autres médecins s’occupent de la plaie de Jérôme, je commence à m’approcher de lui, deux policiers me retiennent, je les regarde l’un après l’autre et leur dit, les yeux rouges à force d’avoir pleuré.
« J‘ai peutètre perdu mon fils à cause de lui, et ma femme aussi, sa sœur… Il n‘avait pas le droit de faire ça, j‘aimerai au moins savoir pourquoi, même si je me doute de sa réponse… J‘aimerai aussi qu‘il sache à quel point il n‘aurait pas dû faire ça. Je veux juste lui parler… Et même si j‘avais envie de le frapper, je crois que j‘en aurai largement le droit.»
Ils se regardent puis relâchent leur étreinte :
« Si vous pouviez éviter de le frapper monsieur… »
Je m’approche de Jérôme, qui regarde le sol sans dire un mot, les mains menottées dans le dos. Je lui colle une grosse droite. Là les flics me retiennent…
« C’est bon… je me calme » leur dis-je.
Il m’a dit que Sabrina était morte, mais j’aimerais en avoir la certitude et surtout savoir ce qui lui a fait penser ça.
Je me calme alors et cherche a comprendre son attitude.
« Jérôme… es-tu certain que Sabrina est décédée ?
- … quand je suis parti, ce matin… son cœur s’était arrêté…
- tu permets ? Je reviens… »
Il a dû arriver dans la chambre juste après moi.
Je me lève, prends mon téléphone.
« Bonjour, je voudrai savoir si la patiente de la chambre 427 est toujours dans sa chambre.
D’accord, merci. »
Le standard me dit que Sabrina va bien, je m‘arrête là, remercie la dame et raccroche.
En partant je lance à Jérôme, avec un tel mépris, qu’il valait mieux que je parte, sinon je l’aurais frappé, encore et encore :
« Tu aurais du attendre pour être certain, elle va bien. Et tu l’aurais pris comment si je t’avais dit que je lui avais administré le sérum juste avant que son cœur ne s’arrête ? Tu l’aurais pris comment si je te l’avais dit et qu’ensuite, on ait vu que ça ne la sauve pas ? »
Je ne lui laisse pas le temps de répondre, je comprends déjà que les remords ne le laisseront jamais en paix. Je prends alors ma voiture et pars à l’hôpital.
3e partie
Dans les bras de cet homme, j’ai oublié tous mes malheurs, j’ai connu le bonheur, la joie et la confiance. Cet homme qui dort à mes côtés, dans les draps froissés de notre lit, que je regarde tendrement.
Il est trois heures du matin, je ne dors toujours pas, la semaine à venir, comme chaque année va être plutôt difficile à vivre pour moi.
Pourquoi suis-je si mal à chaque fois ? Bonne question.
Je me souviens juste du fait que mes parents se séparaient chaque année, pour l’anniversaire de la mort d’un frère que je n’ai qu’à peine connu.
Ensuite, ils se retrouvaient, étaient maussades, mais ils finissaient toujours par retrouver le sourire. J’ai toujours eu peur, peur que la famille se déchire. Alors je lui en voulais, je lui en veux toujours d’être parti et de m’avoir pourri la vie par delà sa mort.
Quand j’étais petite, mes parents ne pouvaient se retenir de me comparer à lui, je ne comprenais pas.
Je ne comprenais pas non plus pourquoi chaque année ma mère m’amenait dans cet endroit froid, terriblement silencieux, malgré la chaleur d‘été. J’ai ensuite eu une angoisse identique, à l’approche de cette époque de l’année.
Mon adolescence a été très difficile, je ne supportais plus le regard de mes parents qui le cherchaient à travers moi.
J’ai ainsi vite déménagé, à mes 18ans, je suis partie.
J’en ai maintenant 29, il est temps pour moi de savoir si je veux devenir mère ou non, mais pour cela, il faut que je comprenne ce qui m’a valu cette vie.
Tout comme ma mère, j’ai la passion des mots, la passion de la romance. Un jour, elle a écrit ce qui c’était passé, il y a plus de 29ans maintenant, elle savait que j’en aurai besoin un jour.
Il est temps que je déterre le passé. J’ai déjà mis beaucoup trop de temps pour me décider.
Je me lève alors doucement du lit, pour ne pas réveiller mon chéri. J’enfile sa chemise qu’il a laissé traîner sur le sol. Je me dirige vers le couloir, où il y a un placard, qui contient un livre. Je le prend et me dirige vers le salon, m’assois sur le canapé, me couvre d’une couverture, et commence à lire…
En voici, la fin de l’histoire:
Mon fils est mort. Des larmes coulent sur mes joues, je sens une main qui les sèche mais il m’est impossible d’ouvrir les yeux. Mon cœur me serre, j’ai l’impression qu’il va s’arrêter. Je sens ma main se soulever toute seule, non, c’est quelqu’un qui la tient.
« Chérie, ça fait maintenant 2semaines que tu ne te réveilles pas. Je sais que tu peux m’entendre. J’ai besoin de toi mon amour. »
C’est là, la voix de mon mari. Mes larmes reprennent de plus belle.
« Tu pleures, mais tu ne te réveilles pas… Je sais que tu m’entends, fais moi un signe. »
Je n’arrive pas à bouger. Tout redevient silence.
___________________
Deux semaines de coma, les médecins disent qu’elle va se réveiller.
Mais comment lui dire que Sabrina est décédée, je lui ai administré le vaccin trop tard. Le SIDA a été éradiqué mais trop de virus avaient empli son corps, ainsi son système immunitaire n’a pas pu le purifier à temps, elle en est morte.
Quant à Jérôme, il a fait un séjour à l’hôpital psychiatrique, il est relâché aujourd’hui, en attendant son jugement.
Je n’ai pas arrêté de veiller sur ma jolie brune, les médecins me disent qu’il faudrait que je rentre dormir, mais je ne veux pas rentrer.
Le nettoyage a été fait là-bas, comme si rien ne s’était passé, mais il m’est impossible de rester là-bas, je ne crois pas qu’on gardera cette maison.
Le professeur Deelan m’a proposé de vivre chez lui quelque temps, je vais me reposer là-bas.
En sortant de l‘hôpital, je croise mon avocat :
« Monsieur, votre beau-frère est décédé…
- ah ? » Voilà la seule chose que je pouvais répondre, étant donné qu’il devait rentrer aujourd’hui de l’hôpital, j’en déduis qu’il n’a pas supporté.
J’avançais tel un automate vers ma voiture, ne pensant qu’à une chose, oublier et rentrer, dormir et oublier.
Avant d’atteindre ma voiture, un médecin m’appelle :
« Monsieur, votre femme vient de se réveiller. »
Mon cœur manque un battement, je n’y crois pas, mais cet homme est sérieux, je le suis.
__________________
Je me réveille enfin, je vois un médecin :
« Monsieur… »
Il se retourne alors. Avec ma voix enrouée je finis:
« Je sais que j’étais enceinte…
- Vous l’êtes toujours, tout va bien… votre mari ne nous en a pas parlé, on en a déduit que vous ne lui aviez pas dit… on a alors pensé qu’il serait mieux d’attendre un peu pour le lui dire, au cas où vous vous réveillerez. »
Mon chéri passe alors la porte, les yeux brillants de larme. Il approche et me serre dans ses bras…
« Chéri… bonjour » lui dis-je
Il me regarde, incapable de dire un mot.
Le médecin sort, comprenant qu’on avait besoin d’être seuls.
Je le regarde, les larmes me montent aux yeux, ma main glissant sur la sienne pour la remonter jusqu’à mon bas ventre :
« Je suis enceinte. »
Il cligne des yeux comme pour chasser une poussière, il fronce les sourcils
« Répète moi ça?
- je suis enceinte »
Un sourire s’éclaire alors sur ses lèvres, ses larmes coulent.
C’est alors que la porte s’ouvre, Nathan arrive et monte d’un trait sur mon lit, je n’y crois pas.
« Nathan? Comment Est-ce possible? » dit-elle en me regardant.
« tu ne te souviens plus? Il est vrai que tu es tombée dans le coma a ce moment là, il n’était pas mort quand tu as sombré. Les médecins l’ont sauvé, aucune séquelles. »
Je le serre alors contre moi, et lui dit:
« tu vas être grand frère. »
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Je comprends mieux pourquoi mes parents le couvaient… je n’avais que 11ans quand il a disparu…
Un malheureux accident de voiture l’a emporté un mois après avoir eu son permis, un mois après ses 18ans…
Je n’avais que 11ans, mais ma vie s’est brisée, j’ai beau dire qu’il me pourri la vie, j’avais besoin de lui, et c’est toujours le cas. J’aurai tellement voulu le connaître mieux mais nos 7ans de différence n’ont fait qu’agrandir ce fossé qui nous séparait…
Je comprends pourquoi on ne parlait jamais de ma naissance, elle marquait certes la fin d’une terrible épreuve mais elle rappelait tout de même cette épreuve.
La question est : maintenant que je connais l’histoire tragique de la famille, supporterais-je de créer ma propre famille? De risquer de perdre quelqu’un qui m’est cher?
En fait, c’est ici que se pose le problème de ma vie…
Nathan, j’aurai voulu que tu sois oncle, je crois que tu aurais été formidable, tu me manques.
Dernière édition par le Ven 20 Juil - 12:06, édité 1 fois
Re: problème familial
J'en ai eu les larmes aux yeux. C'est vraiment super, l'intrigue est bien menée et l'histoire est très bien racontée le scénario est top en un mot c'est fabuleux
Je suis fan
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Agéca- Chaussette Solitaire
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Localisation : dans les salles du rez de chaussé du lycée, d'ailleur il y fait super froid brrr
Date d'inscription : 02/11/2006
Re: problème familial
sourire jusqu'aux oreilles et c'est peu dire!! merci agéca ça me fait très plaisir^^
au départ le gosse devait crever mais j'ai retardé sa mort de 12ans^^
bisousssssss
au départ le gosse devait crever mais j'ai retardé sa mort de 12ans^^
bisousssssss
Re: problème familial
De toutes façons le résultat est le même mais moi aussi je préfère qu'il ait eu un surcis pour vivre mais le pauvre il a eu une vie courte quand même parfois la vie est cruelle !
Agéca- Chaussette Solitaire
- Nombre de messages : 61
Age : 34
Localisation : dans les salles du rez de chaussé du lycée, d'ailleur il y fait super froid brrr
Date d'inscription : 02/11/2006
Re: problème familial
j'ai mis un moment à comprendre l'histoire du journal de la mère, et de qui étaient la mère et la fille, mais c'est bon, j'ai saisi ^^
j'ai vite envoyé mon neurone aux urgences après par contre...
bravo ma marion ^^
j'ai vite envoyé mon neurone aux urgences après par contre...
bravo ma marion ^^
Pidjey- Cocoterrien de bronze
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Localisation : Ailleurs.
Date d'inscription : 07/06/2006
Re: problème familial
Les 2 premières parties sont bien vues, le fait d'exposer les 2points de vues bons, mais cela reste un poil répétitif...
Bon j'avoue je chipote, bon style ^^
Mais il manque un mot à une de tes phrase dans la narration de la fille qui va prendre le journal... Voilà.
Sinon bravo !!!
Bon j'avoue je chipote, bon style ^^
Mais il manque un mot à une de tes phrase dans la narration de la fille qui va prendre le journal... Voilà.
Sinon bravo !!!
Re: problème familial
J'ai beaucoup aimé aussi ma puce.
Il y a quelques soucis de syntaxe mais l'histoire se tient bien et le fait de changer de narrateur et très intéressant.
Il y a quelques soucis de syntaxe mais l'histoire se tient bien et le fait de changer de narrateur et très intéressant.
Sauvageonne- Copain de boustifaille
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Localisation : Loin de vous ça se voit pas?
Date d'inscription : 07/06/2006
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